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"Nuages à la tache sombre" 2009, Philippe Lamiral
Huile sur toile, 120 x 100 cm, collection de l'artiste
"Nuages à la tache jaune" 2009, Philippe Lamiral
Huile sur toile, 120 x 100 cm, collection de l'artiste
http://www.artabus.com/lamiral
http://www.blogg.org/blog-75876-themes-ma_demarche_personnelle-208406.html
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"Paysage au vert Véronèse" 2009, Philippe Lamiral
Huile sur toile, 120 x 100 cm, collection de l'artiste
"Paysage avec taches rose et saumon" 2009, Philippe Lamiral
Huile sur toile, 120 x 100 cm, collection de l'artiste
"Paysage au rouge carmin" 2009, Philippe Lamiral
Huile sur toile, 55 x 45 cm, collection de l'artiste
http://www.artabus.com/lamiral
http://www.blogg.org/blog-75876-themes-ma_demarche_personnelle-208406.html
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"Figure nue allongée" 2007, Philippe Lamiral, huile sur toile, 100 x 100 cm,
Collection de l'artiste
Philippe Lamiral, exposition à Sennecey lès Dijon, janvier 2009
http://www.artabus.com/lamiral/figurecouchee
http://www.artabus.com/lamiral
Réflexion sur l'évolution de ma démarche picturale
Mes préoccupations d'artiste ont bien évolué ces dernières années !
Ma peinture d'avant reflétait mes interrogations :
- Le sujet : Quoi peindre ?
- Et comment le peindre ?
J'ai conçu alors une peinture intellectuelle pour répondre à ces questions...
Puis je me suis libéré du sujet et je l'ai relégué à l'idée de « prétexte » à faire de la peinture.
Je travaille sur des grands formats et je laisse de côté mes questionnements sur le sujet et de la manière de le représenter pour me consacrer entièrement à la peinture ; enfin presque !
Le sujet toujours présent a perdu de son actualité et se réfère essentiellement au choix intemporel de la figure humaine ou du paysage, thèmes classiques de l'histoire de la Peinture pour ne plus avoir de soucis de signification...
Le sujet n'est plus anecdotique ; il est réduit au silence et c'est la peinture qui devient le sujet !
Désormais, peindre pour moi c'est inventer une liberté ; c'est donner à celui qui regarde mes tableaux, l'aventure du regard et la potentialité à ressentir une sensualité haptique et émotionnelle.
Ma peinture c'est le résultat du geste et de la couleur et c'est cette perception concrète qui est perçue et qui reste quand on oublie de chercher à voir le sujet et de s'interroger sur sa signification.
Ma peinture c'est aussi le temps : le temps nécessaire pour élaborer le tableau qui comme l'archéologie est donné par les épaisses couches successives déposées sur la toile.
Tout n'est pas donné dans l'instant ; ma peinture c'est l'expérience du regard et il faut balayer la surface de la toile patiemment pour pénétrer dans l'intimité de la peinture et prendre le temps nécessaire pour appréhender et saisir le visible et l'imperceptible pour repérer peut être une image furtive qui s'échappe sans cesse ; elle incite à un ralentissement du regard, à un arrêt du temps et renvoie à la récurrence du même motif ; celui peut être qui entre dans la conception de notre mémoire affective et à nos savoirs sensoriels !
Ma peinture n'a plus besoin de discours et il faut être touché par la peinture et non par le sujet.
Ce qui compte n'est plus la représentation mais une surface peinte qui doit émouvoir.
Peindre pour moi, c'est désormais peindre la peinture ; c'est patouiller, c'est barbouiller, c'est enduire une surface pour atteindre l'expression de la peinture, c'est une quête de la vérité picturale et d'une émotion sensuelle ; c'est aussi créer un espace de rêve, un espace de liberté et un espace riche en expression sensible.
Le tableau me permet d'entrer lentement dans les éléments plastiques de la matière et d'y rassembler des émotions à la fois vivantes et personnelles.
Peindre , c'est aussi affronter physiquement son inconscient.
Ma peinture contient un espace mental et devient également une représentation archéologique de nous-même, d'un moment de notre pensée qui réunit toute la mémoire du passé et de l'instant présent. J'essaie de peindre ces impressions !
Ce sont les émotions données par les spécificités picturales qui rejoignent celles ressenties devant le sujet !
Celui-ci, figuratif dans un premier temps n'est plus l'image qu'on cherche à reconnaître mais devient un ensemble de ressentis révélés par la peinture.
Il me faut travailler longtemps sur la toile pour faire apparaître l'essence même de ces troubles éprouvés devant le motif pour aller à l'essentiel de ces émotions qui resteront enfouies durablement au sein de notre mémoire !
Ma peinture ne renvoie plus seulement à elle même mais aussi à nous-même avec notre sensibilité qui nous permet de percevoir avec notre cœur ce qui nous entoure.
Enfin mes tableaux ne sont pas inertes, ils vivent, changent, se transforment sous l'action des lumières du jour et de la nuit ou selon nos humeurs !
Sans cesse nous devons nous atteler sur ma peinture pour saisir des émotions fugitives mais inscrites définitivement en nous !
Janvier 2009
Philippe LAMIRAL
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"Paysage à l'arbre jaune" 2007, Philippe Lamiral, huile sur toile, 116 x 89 cm
Collection de l'artiste
Philippe Lamiral, exposition à Sennecey lès Dijon, janvier 2009
http://www.artabus.com/lamiral
Corps à corps avec la peinture
Quand je peins, principalement sur des grands formats, je vis une proximité évidente avec la peinture.
La surface de la toile est recouverte petit à petit de strates successives...
Au début, il y a une sorte de facilité de faire glisser avec légèreté la peinture sur la toile pour la recouvrir d'un jus qui délimite les formes dessinées ! A ce stade le motif s'impose mais ne me convient pas car il est l'élément prétexte à faire de la peinture. Alors cette phase va disparaître au fur est à mesure de mon « barbouillage » et que la toile prend corps.
Mais la toile ne me permet pas de faire n'importe quoi : elle résiste, et elle impose les mouvements, les couleurs à des endroits précis, des zones de clair-obscur, des contrastes. Je dois répondre aux exigences de la peinture... puis je peux penser qu'à un certain stade que la peinture prend, mais la toile demande encore à être nourrie et il y a des zones qui ne me satisfont pas et je dois les reprendre et retoucher aussi le reste de la toile pour trouver l'équilibre ! Je vis une relation d'échanges intenses avec la toile ; il y a beaucoup de moments véhéments mais aussi de moments délicats où je prends du recul, dans une atmosphère de silence pour regarder, pour construire le tableau et pour chercher la faille qui me remettra au travail. Il y a des moments où je me dis que le tableau est fini, je lâche prise mais dans l'instant qui suit je me remets à l'ouvrage, et une certaine couleur, une trace laissée par mon outil dans la matière, par son étendue perturbe l'ensemble de la toile, et tout cela entre en scène dans un abordage dynamique et vivace et je dois reprendre les zones qui environnent les transformations afin et enfin que le tableau trouve son autonomie !
La peinture à l'huile est un médium difficile car le temps de séchage est long mais les nouveaux apports de peinture s'imprègnent alors des couleurs sous-jacentes sans les mélanger ni les absorber complètement puisque je dois attendre entre chaque couche le temps où elles commencent à sécher...je triture la couleur, je la violente, la caresse pour lui faire dire les choses qui lui sont propre !
Ainsi pour celui qui regarde, qui prend le temps de regarder peut entrer dans ma peinture sans se sentir obliger de retrouver le sujet , sans avoir besoin de connaissances particulières dans le domaine de l'art, juste sa sensibilité visuelle et de ses qualités intrinsèques de l'esprit et de son cœur pour ressentir avec la captation de son regard la vie, le mouvement issu du processus d'émergence de l'œuvre.
La peinture doit pouvoir témoigner de sa propre genèse et non renvoyer à des « choses » qui ferait oublier son existence... Philippe Lamiral
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